Faisceaux musculaires tendus comme des arcs. Une harpe sans harmonie, un concert asthénique d’une lassitude lente. Picotement en dessous des paupières, petites échardes de faiblesse enfoncées derrière les orbites.
Rien à voir avec une mollesse agréable, c’est des spasmes de fatigue qui m’habitent aujourd’hui. L’acide lactique dans les fibres lisses ça caille et des gros grumeaux séreux remplacent le peu de matière grise qui m’empêchait d’élucubrer à mort.
J’aurais presque l’impression d’être en descente, mais c’est le manque de sommeil qui monte. Je connais quelques solutions à la tension criarde qui tranche mon dos, mais elles sont toutes bien trop éphémères. Des coups dans un sac de frappe qui revient inexorablement à la même forme, et peut même finir par se balancer dans ma gueule dans un instant d’inattention.
J’ai l’impression d’avoir des écorchures pour rien, filets de sang qui sèchent dans une croûte que je lèche, histoire d’apaiser une prétendue anémie.